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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 12:29

Mon éditrice n'a pas sorti de nulle part sa volonté d'éditer des livres : elle en écrit elle-même, même si elle en termine peu (on ne peut pas être à la fois au four et au moulin). Mais pour cet automne, elle nous livre gratuitement un échantillon, histoire de nous montrer qu'elle a bien plusieurs cordes à son arc.

http://www.la-planete-des-couleurs.fr/img/p/35-97-thickbox.jpg Donc, "La Langue des Dieux".
Une femme quitte sa civilisation d'origine pour rejoindre une tribu isolée, parce qu'elle veut apprendre à parler la langue que cette tribu parle, et que l'enfant qu'elle porte n'ai pas d'autre langue maternelle.

La légende dit que cette langue est la plus proche, sur terre, de la langue des Dieux, et cette femme veut que son fils soit proches des dieux.

Le style se résume en deux mots : simplicité et authenticité. Le récit, à la première personne, raconte sans fioritures ni sofistication l'apprentissage de cette femme, n'hésitant pas à utiliser des expressions familières, ou des tournures assez proches de l'oralité. On sent derrière le choix des mots la recherche du plus vrai, et du plus bref, de la phrase qui va mettre le moins de barrière entre le lecteur et le sens.  La nouvelle dit que la langue des dieux est une langue sans voyelle. De fait, la narratrice parle sans métaphore ni excès de détails.
Du coup, le texte peut paraître un peu bref, mais il se suffit à lui-même. Le thème a le mérite d'être original, et traité d'une manière inattendue.
L'histoire est à la fois classique et nouvelle. En fait, elle est sans prétention, donc peut se permettre de reprendre une situation classique, mais pose la problématique telle qu'on la pose rarement, et d'une manière qui se justifie d'avantage que dans les autres récits traitant la même situation.
Dans Avatar, Danse avec les Loups, ou d'autres histoires où un individu d'une civilisation devient le membre d'une tribu persécuté par la dite civilisation et réalise sa valeurs, on comprends rarement pourquoi le héros, tout en apprenant à connaître son peuple d'adoption, oublie de les informer du danger représenté par sa civilisation d'origine, et le fait trop tard. Ici, c'est justifié : en apprenant la langue des dieux, la narratrice oublie sa langue d'origine, et ne peut plus défendre son peuple d'adoption contre son peuple d'origine. D'ailleurs, si elle le pouvait, le ferait-elle ? Le martyre de cette tribu n'est qu'une étape de leur élévation, après tout.
La nouvelle est gratuite pendant tout l'automne, profitez-en !

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