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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 17:29

Je vous avais posté, il y a quelques temps, le nouveau teaser de La Planète des Couleurs, destiné à annoncer la sortie de sa prochaine collection de livre pour enfants de tous âges "Les Historiette de Saviezza". Eh bien, devinez qui, devinez quoi, comme dirait les mini-keums, la première Historiette est enfin là.


http://www.la-planete-des-couleurs.fr/img/p/32-94-thickbox.jpg"Ciel, Mada est une femme" est à mi-chemin entre le conte, le poème et la contine. Sur une plage, Mirélo, son cerf-volant à la main, ère.
Il vient de faire une découverte perturbante. Mada, sa maman, est une femme. Une femme comme dans les magazines. Et lui, Mirélo, commence à être assez grand pour remarquer les femmes dans les magazines.
Comment supporter la découverte ? Comment faire que Mada reste Maman ?

 

Avec simplicité et poésie, l'auteur s'attarde sur les pensées de ce petit garçon qui a peur de voir, de comprendre, peur de grandir, au final. On est à la fois dans une réalité et dans une métaphore. Malgré le rythme chantant, les noms chatoyant des personnages, le lecteur est projeté dans une situation vraie, l'émotion est réelle, mais la poésie permet de guérir du choc en douceur. Le tout étant agrémenté de photographies de plages et de ciels, reflets de la tempête intérieur du petit garçon.

 

Le conte est publié en version trilingue, français, anglais, et corse. La Planète des Couleurs le propose non pas en deux format, comme d'habitude, mais trois. Une version numérique, bien sûr, mais également deux versions papiers, l'une avec les photos en noir et blanc, et l'autre avec les photos en couleurs.

 

J'ai été professeur des écoles. J'en ai gardé un certain amour pour la littérature de jeunesse. Voilà un texte que j'aurais adoré lire à ma classe de CE1. De plus, le fait qu'il soit publié en version trilingue est une excellente occasion de découvrir d'autres langues. Certes, je dois bien avouer que l'aspect trilingue n'est pas ce qui m'a intéressée en tant que lectrice, mais je me suis amusée à essayer de lire à voix hautes quelques paragraphes corses pour en apprécier la sonorité. Je n'ai aucune idée de comment on prononce le corse, mais la découverte est là, le texte que je connais dans une langue que je ne connais pas, et dont je peux découvrir la beauté par ce moyen.

 


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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 09:36

          Puisque j'en parlais, l'autre jour, j'ai eu envie de faire un article. Pas que j'aime particulièrement taper sur les livres que j'ai pas aimé (bon, d'accord, je garde un particulièrement bon souvenir de cette soirée du nouvel an que mes amis et moi avons passés à rigoler de Twilight ((c'était avant que Twilight ne devienne un phénomène mondial)), mais parce qu'il s'agit d'une auteure que j'aime particulièrement et dont je ne comprends pas comment elle a pu se fourvoyer ainsi. Parce que c'est bien mon propos, je pense que Jane Austen s'est fourvoyée en écrivant Mansfield Park. Quel qu'ai été son but, je ne crois pas qu'il ait été atteint.

http://www.livraddict.com/covers/0/186/couv7034319.gif 

 

 

        Sa mère ayant préféré un mariage d'amour à un mariage de raison, Fanny Price a grandi dans la misère, jusqu'au jours où ses riches et nobles tantes maternelles décident de s'accorder une bonne action et de prendre la petite fille sous leur aile pour lui donner l'éducation que sa misérable famille ne peut lui accorder. Rapidement, l'enfant trop timide et de santé fragile déçoit les fantasmes de charité de sa riche famille qui fini par la considérer comme un poid plus qu'autre chose.
         Rapidement, Fanny s'éprends de son cousin, seul membre de la famille à la traiter sans méchanceté, mais celui-ci n'a d'yeux que pour la belle voisine du domaine, mademoiselle Crawford, belle, chaleureuse, empathique, généreuse, mais dotée d'un léger petit défaut impardonnable : une vision un peu trop moderne de ce qui est bien et mal.
         Ces événements familiaux viendront prouver au dit cousin l'importance de plutôt choisir pour épouse la timide et fade femme soumise qui lui sert de cousine plutôt que la merveilleuse mais trop incontrolable personne qu'il avait déjà choisie, et Fanny, sans avoir eu à faire quoi que ce soit, même pas prouver par son attitude qu'elle vaut mieux que sa rivale, finira par épouser l'élu de son coeur. Entre temps, un bref séjour dans sa vraie famille lui rappellera combien être pauvre c'est trop pas cool, et la demande en mariage d'un autre riche jeune homme l'aura fait envisager le mariage de raison. Ce ne sera pas sa morale et son amour qui lui feront renoncer à cette option, mais des événements extérieurs indépendants de sa volonté.

 

        J'ai attendu pendant tout le roman le moment où Fanny prouverait, d'une part, que le jugement de sa riche famille sur elle est éronné, d'autre part qu'elle vaut mieux que sa rivale, mais ça n'arrive jamais. Elle reste fidèle aux valeurs traditionnelles non pas par choix mais parce qu'elle est trop timide et qu'elle n'a aucune opinion personnelle. Amoureuse, elle n'est fidèle que parce que les événement l'y oblige, et si les choses avaient été totalement sous son contrôle, elle aurait renoncé à son amour pour son cousin pour épouser le riche garçon dont elle avait pourtant conscience de la mauvaise conduite. Sa rivale prouve de toute les manières possible qu'elle est la plus valabe des deux, allant jusqu'à faire preuve de générosité envers la pauvre fanny qu'elle trouve injustement traitée par sa famille. Pour que la morale soit sauve, cette personne merveilleuse change abruptement de personnalité dans le dernier chapitre pour devenir une femme de mauvaise vie, sans transition ni explication. A la fin du livre, la seule conclusion à tirer c'est que pour être heureux, il faut être riche et ne pas avoir de personnalité.

 

       On m'a expliqué que ce roman avait été écrit dans un contexte où la riche bourgeoisie prenait de plus en plus de l'ampleur et où la noblesse peinait  à conserver son importance, et que le but était de montrer l'importance des valeurs tradittionnelles de la noblesse. Je me demande si Jane Austen était convaincue par son propos en rédigeant cette histoire, parce que je ne le suis pas. J'assiste simplement à la victoire de la personnalité minable sur la personnalité formidable, ce qui va à l'encontre de tout ce que j'ai pu rencontrer dans Raison et sentiment, Orgueil et Préjugé, Persuasion, Emma...

        Le pire est que le style reste celui de Jane Austen, les personnages secondaire sont haut en couleur, et on ne décroche pas de la lecture jusqu'à la fin du livre. Pas un seul instant durant ma lecture, je n'ai perdu confiance en mon auteur fétiche et jusqu'au bout, je croyais que l'héroine nous prouverait sa valeur et son droit au bonheur. Ce n'est qu'une fois le livre refermé que j'ai pensé : "C'est tout ? La preuve ne viendra pas ?". D'où ma colère. Un livre foncièrement mauvais, on peut en rire. Un bon livre qui réussit tout sauf sa raison d'être, on ne peut qu'en souffrir.

        Voilà donc pourquoi je déteste Mansfield Park, moi qui ait aimé tant d'autres livres de Jane Austen. Je tenais à me justifier pour cela.

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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 20:30

J'ai pu récemment enfin voir le film, ce qui m'a donné envie de vous parler du livre et de ce qu'il m'inspire.

http://uppix.net/9/9/1/a4b575256ea9cf92a401034a4ccf8.jpg Jackson, Mississipi, 1962. Aibeileen et Minni sont bonnes pour les blancs, comme toutes les noires de Jackson. Elles tentent de vivre malgré le rascisme auquel elles sont confrontées quotidiennement. Mais le semblant de sécurité qu'elles ont réussi à s'assurer va être menacé par leur rencontre avec Skeeter Phelan, une jeune blanche toute fraiche sortie de la fac, bien décidée à ne plus fermer les yeux sur l'injustice du monde dans lequel elle vit, et à faire ce qu'il convient pour le changer.

 

 

 

 

 

 

J'ai tendeance à me méfier des têtes de gondoles et des gros formats impossible à ranger dans le sac à main. Mais le sujet m'intéressait, donc je me suis laissée tenter par celui-là. Et je ne regrette pas.
Ce n'est pas seulement le sujet qui est bon, le livre l'est. Il a bien sûr la qualité de bien traiter son sujet, en détaillant non pas les événements qui font les faits divers des journaux _ aucune agression de noir ne se fait en direct, devant les narratrices, et sont toujours rapportés par un tiers _ mais les détails du quotidiens, toujours à la recherche du plus vrai et du plus crédible. On sait que si on avait vécu à cet époque, nos réactions auraient été les mêmes que les personnages des livres. Tout est crédible à un point effrayant. Bien sûr, aucune excuse n'est cherchée à l'attitude des patronnes blanches abusives, on ne leur pardonne pas, mais on sait pourquoi elles agissent comme elle le font, et c'est effrayant, parce qu'on n'est pas sûr d'être si différents d'elles au fond. Ce que dépeint ce livre, c'est comment un contexte plus que des personnes peuvent être responsable d'une situation, et combien il est important d'agir sur ce contexte pour changer les choses.
Le livre n'échappe pas à quelques passages un peu fleur bleue, mais ce n'est jamais naïf, toujours authentique.
Je n'aurais que deux reproches à faire à ce livre.
Le premier est que Skeeter soit une vieille fille laide. Elle n'a conscience du caractère scandaleux de ce qu'on fait vivre les noirs que parce qu'elle est elle-même stigmatisée parmi les blanches, pas juste parce qu'elle est intelligente et a un esprit autonome, mais parce qu'elle est laide. J'aurais aimé que Skeeter ait ce regard à cause de sa grande ouverture d'esprit, pas à cause du fait qu'elle est elle-même rejetée par l'élite représentée par les femmes blanches.
Le deuxième est que je ne vois pas l'intérêt de l'intrigue amoureuse qu'elle vit paralellèment à l'histoire qui nous intéresse, d'autant que l'auteur ne fait rien pour nous donner l'illusion que cet homme est le bon et qu'il se montrera d'une ouverture d'esprit égale à la sienne.
Je n'ai pas grand chose à ajouter. Raconter le livre serait le gâcher. C'est une rencontre à faire, à tout prix.

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19 juillet 2012 4 19 /07 /juillet /2012 05:43

Tiens, puisque je suis en train de parler de livre qui me font réagir, j'aimerais vous en parler d'un autre, que j'ai lu y a longtemps, celui-là.

 

 

http://www.elbakin.net/fantasy/modules/public/images/livres/livres-l-affaire-jane-eyre-322.jpgDans un monde où la littérature a autant de succès que le cinéma grand public dans le notre,  où les auteurs sont idolâtrés comme des grande star, et où les oeuvres littéraire constituent un marché particulière lucratif, Thursday Next est flic, mais pas n'importe quel flic, flic spécialisé dans les crimes littéraires. Qu'est-ce qu'un crime littéraire ? Ca peut aller du plagiat à la vente de faux manuscrit originaux, de fausses éditions originales.
Hors, voilà qu'un terroriste invente un nouveau genre de crime. Grâce à une nouvelle invention qui permet de voyager à l'intérieur des livres, notre supervilain enlève Jane Eyre au beau milieu de son histoire, raccourcissant le livre de centaines de pages, et le laissant inachevé. Il ne la rendra que contre rançon. Thursday n'a pas l'intention de laisser faire cet odieux preneur d'otage qui menace son roman préféré.


Je parlais précédemment de combien un public a le droit d'intervenir sur l'oeuvre, d'en exiger des modifications par l'auteur. Je crois que ce livre résume à merveille la problématique. Certes, un auteur ne doit pas se brider, et écrire ce qu'il a en tête, mais il doit garder en mémoire qu'il provoque des émotions chez son public, et que les émotions ne sont pas rien.
Quand Thursday se bat pour délivrer Jane Eyre, elle ne pense pas à la mémoire de Charlotte Brontë. Elle pense à elle-même, et au reste du public, qui veut qu'on lui rendre SON livre. Car c'est bien à ce public, que le livre appartient, puisque c'est lui qui a besoin qu'il existe, qu'il ne soit pas altéré, et que le récit ne s'achève pas abruptement et de façon frustrante. Le mal qu'on éprouve à être déçu d'un récit est réel, et dans le monde de Thursday Next, on le traite avec le sérieux qu'il mérite.
L'intrigue est passionnante et rocambolesque, mais ce qui fait l'affaire Jane Eyre, c'est d'abord cet univers paralèlle déjanté, où les dodo n'ont tellement pas disparu qu'ils sont même des animaux de compagnie, où l'héroine s'appelle Jeudi prochain parce qu'elle est la fille d'un officier de la brigade temporelle, ou les situations cocasses s'enchaine sans pour autant entraver l'empathie qu'on a pour le personnage, ni le sérieux avec lequel on peut prendre leur situation, et où les livres ont la place qu'on aimerai leur voir attribuer dans la vraie vie.
C'est un livre plein d'humour et d'éclat de rire, d'aventure et de suspens, mais c'est avant tout un prétexte pour parler de littérature, et d'amour de la littérature. Le genre de livre qui fait se sentir moins seul devant sa page, qui rappelle pourquoi on aime lire, pourquoi on a envie d'écrire, et la réalité de ce qu'est l'expérience de lecture.

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18 juillet 2012 3 18 /07 /juillet /2012 15:12

Tous les été, Belly et son frère Steven les passent dans la maison de vacance d'une amie de sa mère Susannah, avec les deux fils de celle-ci, Jeremiah et Conrad. Depuis toujours, Belly est amoureuse de Conrad, ce n'est un secret pour personne, mais lui ne la voit que comme une petite soeur un peu encombrante. Mais cet été beaucoup de choses sont différentes. Susannah semble plus fatiguée que d'habitude, Conrad est plus sombre et renfrogné, et Belly est devenue jolie.

Ce livre ne m'a pas plu. Mon premier réflexe était de dire "pas touchée" mais c'est faux. Il m'a touchée, et je n'ai pas aimé la manière dont il m'a touchée. J'ai été dérangée par la simple histoire d'une adolescente qui fait l'expérience du regard des garçons sur elle pour la première fois.

Je fais partie de ces filles qui ne sont jamais devenue jolie, vous savez, celles qui ont d'abord été invisible pendant des années, puis vers qui on s'est rabattu quand toutes les jolies étaient prises, faute de mieux. Avec les années, je me suis rendu compte de ce que le fait d'être invisible aux yeux de l'autre sexe durant mon adolescence m'avait apporté, et épargné, le temps que j'y avais gagné pour me construire, me connaître, comprendre qui j'étais et ce que je voulais.
Le livre décrit avec un réalisme troublant la façon dont la conscience de plaire déconstruit lentement une jeune fille et lui fait oublier qui elle est, qui elle aime, et ce qui mérite qu'elle y fasse attention, dans son entourage. Le plus terrible, c'est que la jeune fille en question n'est ni idiote, ni superficielle, d'ailleurs, elle ne fait pas mine, parce que c'est ce qui convient, de se croire moche ou de ne pas voir qu'on la regarde. Elle fait preuve d'une lucidité que les jeunes filles belles s'interdisent d'avoir parce qu'elle les rendrait moins séduisantes. Il faut un choc violent, une réalité affreuse, pour faire comprendre à l'héroine où est l'essentiel. Si sa vie était restée normale, elle l'aurait tout simplement perdu de vue.

L'histoire est banale, juste l'histoire d'une fille qui papillonne sans se rendre compte qu'on souffre parmi ses proches. Ses papillonnages n'ont rien de captivants, d'inoubliables, d'exceptionnel, qui justifie qu'on les raconte. C'est l'histoire telle que des tas de jeunes filles, dont je ne suis pas, l'ont vécue. Et, pour une raison qui m'échappe, qu'un livre raconte cette histoire me perturbe.
Je ne vais pas refaire le couplet sur le mal qu'il y a à réduire les femmes à leur apparence physique et leur tour de poitrine. C'est acquis, à notre époque. Mais le fait est que, malgré cet acquis, le fait de devenir jolie, ou de ne pas le devenir, reste un élément essentiel dans la vie d'une fille. Dés qu'elle le devient, son identité, sa personnalité se trouve changée. Si elle ne le devient pas, elle aura une autre identité, une autre personnalité, un autre destin. Si libérée qu'elle puisse être. Si équitable que soit le milieu dans lequel elle évoluera. La question de si elle crée le désir dans le regard de l'autre sexe sera essentiel pour construire son identité de femme.
Alors évidemment, je ne peux pas savoir si le fait de plaire aux femmes est essentiel pour construire son identité d'homme, et je lirai peut-être un jour un livre qui s'appelle "l'été où je suis devenu séduisant". Mais le fait est que je me souviens de mon adolescence, et d'avoir remarqué qu'il existait deux sortes de filles, celles qui plaisaient au garçon, et celle qui ne leur plaisait pas, mais je ne me rappelle jamais avoir remarqué qu'il existait deux sortes de garçons.
Alors attention, je n'accuse pas le livre de sexisme. C'est le simple récit d'émois adolescent pendant un été, avec, en fond, le thème de la maladie et du temps qui passe. Rien de plus, rien de moins. Le fait est que, sans le faire exprès, ce livre a remué une corde sensible en moi, et que, même si l'émotion qui en découle n'est pas agréable, j'éprouvais le besoin de l'exprimer.

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30 juin 2012 6 30 /06 /juin /2012 06:49

Le roman nouveau est arrivé !

La Planète des Couleurs a le plaisir de vous présenter son dernier ouvrage en date Poupée de Chiffon de Loetitia Meyer-Manent, et non, je n'ai pas fait de fautes d'orthographe dans le prénom.

http://www.la-planete-des-couleurs.fr/img/p/26-88-large.jpg

 

A travers le prismes déformant des souvenirs à demi effacés, une jeune femme fantasmes ce qu'à du être l'histoire de ses parents. Des événements douloureux qu'elle nous rapporte, on ne sait jamais lesquels sont vrais, lesquels sont faux, lesquels sont exagérés, mais une choses est certaine : la détresse qui s'en dégage, elle, est bien réelle.





Couverture de votre serviteuse.
Ce petit livre se lit très rapidement. Les chapitres sont courts, rédigés comme des poèmes en prose. Parfois, ce n'est qu'un enchainement de lignes d'un seul mots. Ce n'est pas une lecture détendeante. La douleur qui émane de ces mots est poignante, mais la beauté des phrases la sublime, et en fait une expérience de littérature qui dépasse la douleur.
Une jeune femme raconte l'histoire de ses parents, mais est-ce réellement leur histoire, ou juste une succession de cauchemar inspirés par le vide ressenti par leur fille mal aimée ? Il s'agit de creuser en dessous de la surface, de voir au delà de la mère, du père, de voir quels enfants blessés se cachent en eux et les empêche d'être les parents dont leur fille aurait eut besoin. Il s'agit de retrouver la petite fille qui a été la mère, le jeune homme qui a été le père, et expliquer pourquoi, comment ? Qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est faux ? Qu'est-ce qui est grossit ? Qu'est-ce qui est mal compris ? Impossible de le savoir, nous n'avons que le point de vue de cette jeune femme, qui devine, juge, et pourtant, reconnait ce fait si difficile à admettre : ses parents sont de simples humains, avec leurs limite.
Plus qu'un récit, une réflexion sur ce qui cause le désamour, le refus de la paternité, le tout dans un style chantant et poétique, qui vous happe et ne vous lâche qu'à la fin de la lecture.

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 17:10

Tout a déjà été écrit, alors en terme de SFF, en général, je n'en veux jamais à un livre de rester proches des schéma classiques et familiers, communs à tant d'histoires. D'ailleurs, en général, si ces schéma sont classiques, c'est pour une bonne raisons, c'est parce qu'ils se prêtent à de bonnes histoires. Quoi qu'il en soit, voir quelqu'un tordre le cou à ces schéma et les prendre à contre-pied les uns après les autres, de temps en temps, c'est totalement jouissif.

Lombres est un anti-Harry Potter.

Zanna, adolescente londonnienne et Mary-Sue par excelence, est attirée dans une dimension parallèle, constituée de tout ce que notre monde rejette et apprends qu'elle est l'héroïne d'une prophétie et doit sauver les deux mondes. Ok, on connait, ça. Ce à quoi on ne s'atttends pas, c'est que cette brave demoiselle n'a même pas le temps de commencer sa carrière d'héroine, qu'elle se fait neutraliser, laissant à sa sidekick le soin de sauver le monde à sa place. Et la sidekick va le faire en prenant bien soin de n'obéir à aucune des règles du code des héros-destinés-à-sauver-le-monde...

C'est que le début d'un joyeux délire ininterrompu, un enchainement de péripétie loufoque dans un univers déjanté. Jusqu'à la fin, l'auteur nous mène dans des situations familières pour ensuite les défaire de la manière la plus inenvisageable possible.
De l'univers lui-même, je crois que je préfère ne rien dire : il est à mi-chemin entre Lewis Caroll et le steampunk, constuit, lui aussi, de manière à détourner humoristiquement tous les clichés connus, mais donner des détails, ce serait gâcher le plaisir de la découverte. Je recommende à tous les lecteurs éventuels de ne surtout pas feuilleter le livre avant de le lire tout à fait : les pages sont parsemées d'illustrations de l'auteur très significatives.http://pmcdn.priceminister.com/photo/china-mieville-lombres-livre-895863753_ML.jpg 
A lire pour fuir les coup de cafard et la routine. 

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11 avril 2012 3 11 /04 /avril /2012 10:56

 La Planète des Couleurs a pris le parti d'offrir, tous les semestres où ce serait possible, un texte numérique gratuit écrit par l'un de ses auteurs publiés, comme on offre des échantillons de parfum pour faire découvrir sa nouvelle gamme.
Ce printemps-ci, c'est Rosaglia Hérédia-Harel, auteur de « Je m'appelle Hérédia » qui s'y colle. Je dois dire qu'en tant qu'échantillon, « Les derniers témoins » remplit bien sa fonction. On y retrouve tout ce qui fait de Rosaglia Hérédia-Harel un auteur à découvrir : une superbe prose à la limite de la poésie, une grande profondeur de réflexion, une mise à nue pudique de l'âme humaine. Si vous n'avez pas encore lu « Je m'appelle Hérédia », ce texte vous en offre un avant-goût qui ne devrait pas manquer de vous mettre en appétit. Rosaglia y relate les dernières étapes de la recherche qu'elle a menée en corse pour connaître l'histoire de sa famille et son histoire. Pour qui a déjà lu la biographie qui a résulté de cette recherche, il n'y a pas de surprise, on sait déjà ce qu'elle va découvrir, et en quel terme cela va lui être raconté. Pour les autres, c'est comme l'épisode pilote d'une série à suivre. « Les derniers témoins » s'arrête là où « Je m'appelle Hérédia » commence.
C'est pourquoi, si vous n'avez pas encore lu « Je m'appelle Hérédia », je vous recommande chaudement le téléchargement de ce cadeau du printemps, afin de découvrir ce style incomparable, y goûter, et juger si vous seriez tentés d'en lire un peu plus...

http://www.la-planete-des-couleurs.fr/img/p/24-78-large.jpg50 pages, de Rosaglia Hérédia-Harel, édité par La Planète des Couleurs.

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