Ceux qui ont tenté de se connecter au site de la Planète des Couleurs récemment l’auront sans doute constaté, et pour les autres, je l’annonce maintenant : mes livres ne seront désormais plus diffusés par la Planète des Couleurs.
Mince alors, comment allons nous faire pour accéder aux œuvres littéraires de cette Tchoucky qui nous rabat les oreilles, dans tous les articles de ce blog, sur la bonne façon d’écrire une histoire, la bonne façon de la recevoir, la bonne façon d’utiliser ce qu’on a reçu ? Ouais, parce que hein, elle parle comme si elle avait une idée sur la question, mais ses histoires à elle, au fond, on sait pas ce qu’elles valent, est-ce qu’elles sont à la hauteur de ses propres exigences ? On voudrait bien savoir ! Mais comment, si ses livres ne sont plus diffusés ?
Donc, je vais mettre en vente trois de ces livres sur Lulu.com, en version imprimable à la demande, ce qui ne manquera pas de ravir les lecteurs que la perspective de lire mon roman d’heroic fantasy de 604 pages en version numérique avait effrayés. Le coût de l’impression à la demande étant ce qu’il est, je mettrai ces mêmes livres en vente en version e-book, à des prix beaucoup moins élevés, pour ceux que le format numérique ne rebute pas.
Attendez ? En vente ? Il ne s’agit plus de soutenir la maison d’édition d’une amie, là ! Il n’y a pas nécessité de faire gagner des sous à un autre qui en a besoin, il n’y a pas de grande cause derrière ! Pourquoi, tes bouquins, tu ne nous les donnes pas gratuitement ? Bon, l’impression à la demande, ce n’est pas gratuit, mais les e-books, pourquoi les vendre ? Tu ne veux pas nous offrir ce travail, comme tu nous offres l’émission CDAL, de manière gratuite et non professionnelle ?
Ben, comme vous dites, il n’y a pas de grande cause derrière, il ne s’agit que de gagner quelque chose pour moi, et moi seule. Mais prenons le problème autrement. Tout le monde doit travailler pour obtenir un salaire, et ne pas vivre aux crochets d’autrui. Ca, c’est une affaire entendue. Et moi, qu’est-ce que je produits qui mérite salaire ? Pas mon travail de secrétaire, visiblement, si j’en crois la liste innombrable de mes ex-employeurs. Pas mon émission de podcast, déjà parce que c’est un travail à deux (avec quelqu’un qui a déjà un travail, lui), ensuite parce qu’il ne s’agit que de la description du travail de quelqu’un d’autre, et que c’est cet autre qui mérite d’être rémunéré pour ledit travail. La seule chose que j’aie jamais produite seule, qui n’appartienne qu’à moi, et qui mérite salaire, ce sont mes écrits. Pas que j’espère pouvoir gagner ma vie avec les 50 centimes que je vais toucher par livre vendu, mais savoir qu’un travail produit par moi a été jugé suffisamment valable pour qu’on décide de l’acquérir en échange d’argent, au vu de mes derniers échecs professionnels, ça ne peut que me faire un bien fou à l’égo, et me donner l’énergie qui commence à me manquer pour continuer à me battre. Est-ce une justification suffisante pour avoir la prétention de vendre mes livres plutôt que de les offrir ? Je ne sais pas. Je m’accorde simplement cela, et espère qu’on aura l’indulgence de comprendre ce geste, dans le contexte où je le fais.
Et donc, ces livres, quels seront-ils ?
Eh bien, il y aura, bien évidemment « Bataille d’un crépuscule d’automne », le roman d’heroic fantasy qui m’a pris dix ans à écrire, et que même les partenaires blogueurs les plus enthousiastes de la Planète des Couleurs ont boudé quand ils ont vu qu’il s’agissait de lire 604 pages en version numérique. Il sera, cette fois, disponible en version papier, et si les même blogueurs décident le recevoir en service presse sous ce format moins rébarbatif, qu’ils me contactent.
Ce livre est celui dont je suis le plus fière. C’est celui que je garderais si je ne devais en garder qu’un. J’y parle d’amour, d’amitié, d’angoisses face à l’avenir, d’angoisses face au devenir, d’être soi-même et de donner le meilleur de soi, d’erreurs, de sacrifices, de pardon… J’y ai mis les dix premières années de ma vie d’adulte avec tous les espoirs, toutes les colères, toutes les frustrations, et tous les bonheurs que ces dix premières années ont pu me donner. Je ne peux pas avoir du recul dessus, donc je ne sais pas ce qu’il vaut réellement, mais je suis sûre d’une chose, il ne mérite pas la négligence dont Internet a fait preuve à son égard lors de sa première publication, et j’espère que le nouveau format va lui permettre d’avoir une seconde chance.
Je republie également « Brèves évasions en Métaphorie », mon recueil de contes. Je l’estampille « jeunesse ». Il s’agit de contes classiques et moins classiques se passant parfois dans des décors exotiques, avec parfois une morale, parfois une réflexion à faire pour comprendre et des fois, ni l’un ni l’autre, l’histoire étant juste un prétexte pour fantasmer.
Le troisième ouvrage (disponible prochainement) sera un recueil rassemblant toutes les nouvelles promotionnelles écrites pour La Planète des Couleurs, dont « La Pilule » qui m’a valu un certain succès quand c’est sorti, plus quelques nouvelles inédites. Ce seront des nouvelles plus sombres que les contes de « Brèves évasions en Métaphorie », s’adressant aux adultes.
Je ne compte pas republier « Tranche de vie d’une Internaute » que j’avais de toute façon fait retirer de la vente dès que la Planète des Couleurs a commencé à avoir un catalogue fourni. Huit ans après les événements qui y sont racontés, j’ai eu le temps de découvrir tous les effets pervers d’internet, et je n’assume plus un livre qui en vante les mérites.
Je ne republierai pas non plus mon recueil de poèmes, qui ne présente pas vraiment d’intérêt au final.
Sinon, j’ai un autre roman en cours d’écriture, espérons que j’arrive à vous le finir avant dix ans.
Merci d’avance à tous ceux qui décideront de s’intéresser à mon travail.