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2 novembre 2023 4 02 /11 /novembre /2023 22:12

Dans l’ensemble des épisodes précédents, nous avons vu que Star Wars était mort. 

Ma première rencontre avec Star Wars, ce sont les figurines Luke et Leia que m'a offert mon grand-père quand j’étais petite, je ne sais plus quel âge. Entre trois et 6 ans. On m'a montré les deux tiers du retour du Jedi, mais j'ai aller me coucher et c'est mon grand-père qui m’a raconté la fin le lendemain. C’était une magnifique fin.  

Plus tard, quand j'ai été plus vieille, mes parents ont eu une télé et j’ai pu regarder la trilogie entière. Régulièrement. En boucle. 

Je n'ai jamais compris le concept de prolonger la franchise parce que pour moi, il a toujours été évident que pour revivre le film il suffisait de le voir et de le revoir, toujours. 

Je n’ai jamais compris le principe de remasteriser les films puisque le récit oral sans effet spéciaux de mon grand-père m’avait suffi pour savoir combien l’histoire était belle. 

J’ai adoré ces films. Vraiment. Ils m’ont procuré une joie immense, une joie que j’ai pu partager avec mes frères, mes amies, mon grand-père, mes cousins. 

Maintenant, il est temps de faire son deuil, pour de bon, cette fois. Je ne parlerai plus de ces films, je ne les ferai découvrir à personne et je ne les regarderai plus. Je n’y penserai plus. 

Ok, je continuerais sans doute à faire des duels de sabre laser avec des mikados, à fredonner la marche impériale quand il faudra mettre de l’emphase sur la vilainie de quelque chose, et à parler de “passer du côté obscur” ou de “sentir quelque chose dans la force” quand j’aurais besoin d’évoquer ce genre de trope pour une vidéo.  

Qu’on le veuille ou non, cette œuvre a posé des bases aux règles de la fiction, et même si on est obligé de s’en détacher émotionnellement aujourd’hui, il faudra continuer à utiliser le vocabulaire qu’elle nous a offert pour comprendre le monde et les histoires. 

Mais je renonce à Star Wars, je renonce à aimer Star Wars, je renonce à avoir ça dans mon univers imaginaire. 

Je suis fatiguée de regretter un état des choses qui a disparu et qui ne reviendra jamais. Je suis fatiguée de me demander si ceux qui ont demandé à faire disparaitre cet état des choses souhaitaient réellement qu’il disparaisse et, si c’est bien le cas, pourquoi ils prétendent que non. Je suis fatiguée de cette guerre, dans laquelle, de toute façon, nous avons tous perdus. 

Vous avez le droit d’aimer les nouveaux opus. Et moi, j’ai le droit d’être triste de ne plus pouvoir aimer les premiers. 

Je sais que ce n'est pas grave, que ce n'est une fiction. Qu’à tout casser, la mort d'une fiction, c’est moins grave que la mort d'une personne.  

C’est vrai, on peut vivre sans Star Wars. Des tas de gens dans la vie s’en passent et vont s’en passer désormais. Ce n’est qu’une fiction en moins, un outil en moins pour s’élever, une référence en moins à partager, un trait d’union en moins entre soi et l’autre. 

Mais la vie est triste. Le monde est froid. La survie est compliquée. L’amour d’autrui est impossible à obtenir, même en se crevant à essayer de plaire. Le plaisir intellectuel de savoir que ce monde froid et imparfait a tout de même produit des œuvres qui valent la peine d’être contemplées est un des rares bonheur que ce monde a à offrir. 

Il y a des choses plus graves que la mort d’une fiction. Mais il n’est pas obligatoire que les choses soient graves, pour en être triste. On a le droit de pleurer sur un jouet cassé. 

J’ai vraiment beaucoup aimé ce jouet. Ça ne fait pas de moi une horrible personne de pleurer pendant que je l’enterre. 

FIN 

 

 

TLDR :
Oui, on est au courant pour Code
Lyoko.

Non, on n’est pas contents.

Oui, si ça se concrétise, on décrochera l’affiche qui est dans notre décors et on cessera d’évoquer Code Lyoko dans les vidéos.

Non, on ne mettra pas nos cinq vidéos sur Code Lyoko en privé. 
Non, il n’y aura pas d’autre commentaire. 

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commentaires

R
J'ai lu votre série d'articles avec intérêts et je trouve la conclusion bien triste. Mais j'avoue que je ne suis pas sûr de bien comprendre. Pourquoi vous résigner à ne plus aimer Star Wars (du moins, votre Star Wars) et vous interdire de le revoir, ou de continuer à y penser, à en aimer les personnages et les éléments qui vous plaisent ? Je comprends bien pourquoi cesser d'en discuter, surtout de renoncer à ces discussions internet qui finissent toujours en disputes et ne convainquent jamais personne. Mais pourquoi renoncer à votre amour pour le joli conte qu'était Star Wars à l'origine ? Par impossibilité de le partager ? C'est regrettable, évidemment. Mais on peut aimer une œuvre sans avoir besoin de l'approbation d'autrui. En dernier recours, on peut même aimer une œuvre tout seul. C'est regrettable, mais on en a le droit. Il ne faut pas se l'interdire. Et c'est aussi vrai du point de vue de l'artiste, si l'on en croit Sénèque : "J’approuve encore, quel qu’en soit l’auteur, car on n’est pas d’accord sur ce point, la réponse d’un artiste auquel on demandait pourquoi il soignait tant des ouvrages que si peu d’hommes seraient appelés à connaître : « C’est assez de peu, assez d’un, assez de pas un. »" (Vous allez me trouver pédantesque, mais c'est bien le seul passage de Sénèque que j'ai mémorisé, car je l'ai trouvé marquant.)
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